mardi 5 décembre 2017

LA RETRAITE - 2° PARTIE... A SUIVRE EN 3° PARTIE PROCHAINEMENT


RETRAITE À 55 ANS EN CAS DE HANDICAP

L'assuré qui a travaillé et donc cotisé longtemps alors qu'il souffre d'un handicap peut prendre sa retraite à taux plein à partir de 55 ans. Pour cela, il doit remplir deux conditions :
- justifier d'un taux d'incapacité d'au moins 50 % ;
- totaliser un nombre minimal de trimestres dont certains ont été obligatoirement cotisés.
Une incapacité permanente au moins égale à 20 % ouvre également droit à une retraite anticipée, à partir de 60 ans, lorsque cette incapacité résulte d'une maladie professionnelle ou d'un accident du travail. En pareil cas, le taux plein est accordé quelle que soit la durée d'assurance.
Une incapacité permanente comprise entre 10 et 20 % permet également de bénéficier du dispositif dès lors que l'assuré a été exposé pendant au moins 17 ans à un ou plusieurs facteurs de risques.

UNE RETRAITE PROGRESSIVE DÈS 60 ANS

Si vous ne correspondez pas aux profils jusque-là évoqués, vous disposez néanmoins d'une solution pour partir – partiellement - plus tôt. Accessible partir de 60 ans, la retraite progressive vous permet de travailler à temps partiel en percevant, en plus de votre salaire, une fraction de votre pension de retraité. Avec ce dispositif, vous gagnez sur les deux tableaux : vous réduisez votre temps de travail et vous continuez d'acquérir des trimestres pour augmenter le montant de votre future retraite.
« C'est possible même si vous êtes déjà à temps partiel » précise Pascale Gauthier. « En pareil cas, vous allez même gagner plus puisqu'une pension de retraite viendra s'ajouter à votre salaire actuel ».
Pour bénéficier d'une retraite progressive, vous devez cumuler deux conditions :
- justifier d'au moins 150 trimestres d'assurance retraite de base, tous régimes confondus (sauf régimes spéciaux tels RATP, SNCF, etc.) ;
- passer à temps partiel pour une durée comprise entre 40 % et 80 % de la durée de travail appliquée dans votre entreprise.
Concrètement, le pourcentage perçu de la pension de retraite correspond à la différence entre 100 % et le pourcentage de la durée de travail effectuée par rapport à un temps complet dans l'entreprise.

Exemple de pension de retraite progressive

Si votre temps de travail correspond à 40 % d'un temps plein dans l'entreprise, vous percevrez
60 % du montant de votre pension.
Ce n'est qu'au jour où vous décidez d'arrêter totalement de travailler que votre retraite est définitivement liquidée. Le calcul de vos droits tient alors compte de la durée d'assurance accomplie depuis le début de la retraite progressive et des droits acquis au titre des cotisations prélevées sur vos salaires.

ACCEPTER UNE DÉCOTE DÈS 62 ANS

Même si vous ne disposez pas du nombre de trimestres requis pour pouvoir prétendre à une retraite au taux plein, rien ne vous oblige à retarder la date de votre départ de plusieurs trimestres ou années. En sachant toutefois que cela revient à renoncer définitivement au montant maximum de pension que vous auriez pu percevoir avec une carrière complète. À vous d'arbitrer en pesant le pour (avoir du temps libre pour de nouveaux projets personnels) et le contre (pension moins élevée).
Vous optez pour la décote et la liberté ? Un coefficient de minoration de 1,25 % est appliqué pour chacun des trimestres manquants, selon deux modes de calcul :
- soit par rapport au nombre nécessaire de trimestres pour bénéficier de la durée d'assurance ouvrant droit au taux plein ;
- soit par rapport au nombre nécessaire pour atteindre l'âge du taux plein automatique (67 ans).
C'est la formule la plus favorable à l'assuré qui est retenue.

Exemple de calcul de la décote

Un assuré né en 1956 décide de prendre sa retraite en 2018 alors qu'il ne totalisera que 157 trimestres au lieu des 166 requis. Il lui manque :
- 9 trimestres pour atteindre les 166 requis ;
- 20 trimestres pour atteindre l'âge du taux plein automatique (67 ans).
En ce cas, la décote est calculée sur la base des 9 trimestres manquants.
La décote maximale étant plafonnée à 20 trimestres (dans les régimes de base et complémentaires Agirc-Arrco), le coefficient de minoration est donc le même, qu'il vous manque 20, 25 ou 30 trimestres.
Le calcul de la pension « décotée » s'effectue en deux temps. On applique tout d'abord un coefficient de minoration - désormais fixé à 1,25 % par trimestre manquant (pour les assurés à partir de 1953) – sur le taux plein de retraite (50 %) puis, dans un second temps, la pension est déterminée en fonction de la durée d'assurance (durée validée/durée requise en trimestres).