lundi 19 septembre 2016

VIVRE SA RETRAITE A L' ETRANGER

Vivre sa retraite à l'étranger

Partir au soleil avec sa pension dans la valise 

Il n'est pas obligatoire de rester dans l'hexagone pour percevoir sa pension de retraite, de base et complémentaire, ou la réversion. Quelle que soit la destination choisie, votre pension vous suivra. À condition de préparer votre exil doré.
Pour une majorité de Français, le départ à la retraite s'accompagne d'une baisse assez nette des ressources financières. Cette diminution du pouvoir d'achat est d'autant plus regrettable, après une quarantaine d'années de travail, qu'elle empêche de profiter pleinement du temps libre nouvellement acquis. La solution peut passer par une installation à l'étranger, comme l'ont déjà fait près de 300 000 retraités français pour profiter d'un meilleur pouvoir d'achat et/ou bénéficier d'un climat plus ensoleillé. " Il est devenu commun de se poser la question d'une expatriation à la retraite " constate Emmanuel Grimaud, président de Maximis, cabinet conseil en retraite. D'autant que les formalités sont simples pour continuer à percevoir sa pension de retraite loin de l'hexagone.

Informez votre caisse de retraite

Pour continuer à percevoir votre pension, vous devez informer votre caisse régionale de votre départ et lui laisser votre adresse. " Cette démarche est absolument indispensable si vous voulez continuer à percevoir votre pension " insiste Pascale Gauthier, associée au cabinet conseil Novelvy.
Attention, il faut savoir qu'un départ à l'étranger vous fera perdre le bénéfice de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) et de l'allocation supplémentaire d'invalidité (ASI), ces deux prestations étant soumises à condition de résidence en France. Leur versement pourra toutefois reprendre, à votre demande, en cas de retour dans l'hexagone.
Par ailleurs, chaque année, vous devrez répondre à un " justificatif d'existence ". Prenez bien soin de le faire remplir par la représentation française sur place ou par les autorités locales (ambassade, consulat, mairie, commissariat, etc.). " Il faut absolument faire cette démarche sous peine de voir le versement de votre retraite suspendu " prévient Emmanuel Grimaud.

un ou deux comptes bancaires ?

Pour le versement de votre pension, vous avez le choix entre deux options. Vous pouvez décider de conserver votre compte bancaire en France et d'y maintenir le virement mensuel par la caisse de retraite. Charge à vous ensuite de vous organiser pour faire transférer tout ou partie de la pension sur le compte bancaire que vous aurez ouvert dans votre pays de résidence. Désormais, faire effectuer un virement en euros dans un pays de la zone SEPA ne coûte pas plus cher qu'un virement national (gratuité via Internet). 
Seconde option, vous pouvez demander à la caisse de retraite de virer votre pension directement sur votre compte ouvert pour l'occasion à l'étranger, en lui remettant un relevé d'identité bancaire (RIB). " Quoi qu'il en soit, votre pension sera versée en euros par l'Assurance retraite ", précise Emmanuel Grimaud, " la conversion dans la monnaie locale incombant à votre banque dès lors que vous ouvrez un compte en devises convertibles ". Moyennant, évidemment, des frais bancaires.
Le maintien d'un compte bancaire dans l'hexagone constitue sans doute une sage solution si vous avez l'intention de revenir régulièrement en France. Notamment pour des raisons de santé.

dépenses de santé remboursées

Pour le remboursement de vos dépenses de santé, pensez également à demander le formulaire E121/S1 (un exemplaire par personne) à votre caisse de retraite, avant votre départ pour un pays de l'espace économique européen (EEE) ou pour la Suisse. Ce document vous permettra de vous inscrire auprès de l'organisme de sécurité sociale du pays d'accueil et de bénéficier ainsi de la couverture maladie locale.
Vous n'êtes pas tenu de restituer votre carte Vitale. Vous avez même tout intérêt à la conserver. En effet, en cas de séjour temporaire en France, vous retrouverez l'intégralité de vos droits vis-à-vis de l'Assurance maladie. Il vous suffira de contacter la caisse auprès de laquelle vous étiez affilié ou bien celle du département d'implantation de votre caisse de retraite.
Hors de l'EEE, votre couverture santé dépend du pays d'accueil. Certains ont signé une convention bilatérale de sécurité sociale avec la France. Vous y bénéficiez des mêmes prestations que les ressortissants locaux. Faute d'un tel accord de réciprocité, vous devrez adhérer à la Caisse des Français de l'étranger (www.cfr.fr), moyennant une cotisation égale à 4,2 % du montant de vos pensions de retraite (si vous percevez plus de 21 714 € par an) ou de 228 € par trimestre.

Moins de prélèvements sociaux

En étant fiscalement domicilié hors de France, à partir du moment où vous résidez plus de 180 jours par an hors de France, vous échapperez à un certain nombre de prélèvements puisque votre pension ne sera soumise ni à la CSG, ni à la CRDS, ni à la contribution de solidarité pour l'autonomie (Casa). " Concrètement, les prélèvements sociaux vont passer de 7,4 % à 3,2 % pour votre retraite de base" explique Pascale Gauthier, de Novelvy.
En revanche, titulaire d'une retraite française, vous resterez soumis à la cotisation d'assurance maladie sur votre pension. " Vous continuerez simplement à cotiser à l'assurance maladie, puisque vous bénéficierez toujours des prestations de la Sécurité sociale ". Cette règle s'applique aux ressortissants étrangers qui ont travaillé en France et donc cotisé à l'assurance retraite française pendant au moins 15 ans.
Comment rester ?
En Europe. Les Européens peuvent s'installer dans un autre État membre de l'Union européenne sans aucune formalité durant les 3 premiers mois. Ensuite, il faut se faire enregistrer auprès des autorités locales pour obtenir un " titre de séjour ". Après 3 ans de résidence continue, ou s'ils ont travaillé dans le pays la dernière année, les retraités obtiennent automatiquement un " droit de séjour permanent ".
Hors d'Europe. Dans la plupart des pays prisés par les retraités (Maroc, Île Maurice, Sénégal, Thaïlande, etc.), les retraités doivent demander un titre officiel de résidence (carte de résident marocain, carte d'identité d'étranger au Sénégal, visa spécial en Thaïlande, etc.) et justifier de ressources financières suffisantes.
renseignements pratiques
Avant de franchir le pas et de quitter l'hexagone, il est possible de se renseigner sur les formalités préalables et de connaître son statut en consultant divers sites spécialement dédiés à la retraite à l'étranger : www.lassuranceretraite.fr, www.retraite-etranger.fr, www.diplomatie.gouv.fr (Ministère des Affaires étrangères), www.ameli.fr (Sécurité sociale), www.info-retraite.fr ou bien encore www.ufe.org.