mercredi 8 avril 2015

VOUS AVEZ DIT COUVERTURE MUTUELLE ?

Retraité ou non-salarié, vous n'avez pas (plus) de complémentaire santé. Pour être remboursé de vos dépenses non prises en charge par la Sécurité sociale, la souscription d'un contrat individuel auprès d'un assureur ou d'une mutuelle s'impose.
Aujourd'hui, près de 40% des Français ne bénéficient pas d'une mutuelle par l'intermédiaire de leur employeur. C'est le cas des indépendants, des entrepreneurs ou encore des retraités qui ne bénéficient plus d'un contrat collectif dans leur ancienne entreprise. " Avec la loi Évin, les retraités peuvent conserver leur mutuelle. Néanmoins, cela peut entraîner une forte hausse de coût notamment car leur ancien employeur ne prend plus en charge une partie des cotisations ", explique Arnaud Giraudon, président du comparateur AcommeAssure.com. Aussi, pour de nombreux retraités, il est plus intéressant de prendre une mutuelle complémentaire individuelle avec un tarif mieux adapté. Par ailleurs, si le niveau des garanties proposées dans les entreprises correspond aux besoins des salariés en activité (couverture maternité, notamment...), il n'est pas toujours adéquat pour des seniors plus âgés selon leurs besoins spécifiques.
SÉLECTIONNER SON NIVEAU DE GARANTIES ET DE REMBOURSEMENT
Pour choisir votre mutuelle, il faut faire le point sur vos besoins qui sont fonction de votre âge, de votre état de santé et de celui de votre conjoint. Les points clés que vous devez examiner sont les remboursements lors d'une hospitalisation, d'une consultation chez le médecin (généraliste et spécialiste), les garanties pour l'optique et le dentaire mal remboursés par la Sécurité sociale. Par exemple, si vous portez des verres progressifs ou consultez régulièrement un spécialiste, tenez-en compte pour choisir votre niveau de remboursement.
Pour proposer des tarifs plus attractifs, certains assureurs proposent des contrats à la carte permettant de ne sélectionner que les garanties nécessaires. Autrement dit, si on ne porte pas de lunettes, il est inutile de payer une garantie optique onéreuse. Dans le cas contraire, une couverture est recommandée, sachant que la mutuelle ne prend presque jamais en charge la totalité des dépenses engagées. " Il y a un calcul à faire, mais il vaut mieux garder un reste à charge que de régler des cotisations annuelles trop élevées ", rappelle Arnaud Giraudon.
FAIRE JOUER LA CONCURRENCE
Pour trouver le bon contrat, vous pouvez faire appel aux comparateurs en ligne, à l'exemple de Santiane.fr qui propose de comparer les offres d'une quinzaine d'assureurs ou encore le courtier AcommeAssure.com qui a sélectionné six mutuelles. Une fois votre profil rempli, ces derniers vous indiquent les tarifs des assureurs pour votre demande. Leur partenariat avec des petites mutuelles permet aussi de proposer des contrats plus attractifs. Selon les comparateurs, " un assuré peut ainsi réduire jusqu'à 30% sa facture annuelle ". En outre, en assurance, sachez que la fidélité ne paye pas toujours. Faire le point sur ses besoins ou changer de contrat au bout de quelques années permet de faire des économies. 
PRIX SELON NIVEAU DES GARANTIES
Assureurs et mutuelles proposent au moins trois formules avec des niveaux de garanties variés (bas, intermédiaire et haut de gamme). D'autres proposent aussi une couverture de base (hospitalisation, consultation) à laquelle s'ajoutent des renforts de garanties supplémentaires facultatives (dentaire, optique...). Le tarif annuel de la mutuelle dépend alors du nombre de garanties et de leur niveau de remboursement.
Pour mieux comprendre, nous avons simulé le tarif mensuel (voir tableau) pour trois profils distincts : celui d'un couple de seniors résidant en région parisienne qui souhaite une couverture complète, celui d'un couple vivant sur la Côte d'Azur et dont les fins de mois sont difficiles et, enfin, celui d'un retraité nantais ayant des besoins spécifiques (prothèses auditives). Selon les niveaux de garanties, les tarifs peuvent varier du simple au triple.
NE FAITES PAS L'IMPASSE SUR LES GARANTIES DE BASE
" Concernant l'hospitalisation, un remboursement à 100% est un peu juste. Il ne faut pas hésiter à choisir une garantie supérieure car les dépassements d'honoraires sont courants pour les actes chirurgicaux ", rappelle Arnaud Giraudon. Une mutuelle complémentaire peut aussi couvrir le forfait journalier (18 euros par jour) et les frais de chambre individuelle qui ne sont jamais pris en charge par la Sécurité sociale et dont le coût atteint entre 50 et 80 euros par jour.
Pour les consultations de médecin, la Sécurité sociale rembourse 70% du tarif conventionnel. Les 30% restants ainsi que les dépassements d'honoraires (fréquents dans les grandes villes pour les spécialistes notamment) restent à votre charge. Ainsi, si vous consultez régulièrement un dermatologue ou un cardiologue, par exemple, vous avez intérêt à choisir une mutuelle qui rembourse entre 150 et 300% du tarif conventionnel. Dans le cas contraire, vous pouvez vous contenter d'un remboursement à 100%.
DENTAIRE, OPTIQUE, VOYEZ GRAND!
Pour une paire de verres progressifs qui coûte entre 200 et 500 euros, la Sécurité sociale rembourse jusqu'à 25 euros par verre. Le reste est à votre charge. Le remboursement optique (monture, verres, lentilles) doit donc être regardé de près. Exprimé en euros, il doit être au minimum de 200 euros dans une formule intermédiaire pour être correct (le double pour une haut de gamme). " En effet, depuis la loi Hamon entrée en vigueur en 2014, les mutuelles ont l'obligation de donner des exemples de reste à charge en euros et pas seulement en pourcentage de la base du remboursement de la Sécurité Sociale (BRSS) ", ajoute Arnaud Giraudon.
Concernant l'option dentaire, les soins classiques (détartrage, carie) sont remboursés à hauteur de 70% par la Sécurité sociale et génèrent rarement des dépassements d'honoraires (voir p.38). En revanche, les prothèses dépassent toujours la base de remboursement de la Sécurité sociale (comptez, en moyenne, 550 euros pour une prothèse céramo-métallique ou 1 500 euros pour un bridge). Ainsi, ceux qui ont les dents fragiles doivent étudier en détail le plafond de remboursement, exprimé en pourcentage chez la plupart des assureurs. Un remboursement à hauteur de 200% du tarif conventionnel donne droit à une somme de 215 euros pour une couronne valant 700 euros (soit un reste à charge de 485 euros).
Enfin, pour ceux qui ont besoin d'un appareil auditif dont le prix est élevé (entre 900 et 1 400 euros), là encore la Sécurité sociale en rembourse une partie (à hauteur de 120 euros). Le remboursement des mutuelles s'exprime dans ce cas en pourcentage, auquel s'ajoute souvent un forfait en euros.
Les options qui jouent sur ce que vous payez
À côté des garanties, certains services proposés par les mutuelles peuvent peser dans la balance pour faire votre choix. Le tiers payant permet de ne pas avoir à avancer les frais, mais sachez qu'il augmente le coût de votre mutuelle.
Par ailleurs, plusieurs assureurs travaillent avec des réseaux de soins partenaires permettant de bénéficier de réductions sur vos dépenses optiques, dentaires ou auditives en vous évitant d'avoir à avancer les frais. Sachez aussi que presque toutes les mutuelles proposent des réductions de prix en cas de souscription conjointe du couple.
Attention, enfin, la plupart des assureurs imposent un délai de carence de plusieurs mois (souvent entre trois et six mois) avant de prendre en charge les soins dentaires, optiques ou encore l'hospitalisation.