Retraité
ou non-salarié, vous n'avez pas (plus) de complémentaire santé. Pour
être remboursé de vos dépenses non prises en charge par la Sécurité
sociale, la souscription d'un contrat individuel auprès d'un assureur ou
d'une mutuelle s'impose.
Aujourd'hui, près de 40% des Français ne
bénéficient pas d'une mutuelle par l'intermédiaire de leur employeur.
C'est le cas des indépendants, des entrepreneurs ou encore des retraités
qui ne bénéficient plus d'un contrat collectif dans leur ancienne
entreprise. "
Avec la loi Évin, les retraités peuvent conserver leur
mutuelle. Néanmoins, cela peut entraîner une forte hausse de coût
notamment car leur ancien employeur ne prend plus en charge une partie
des cotisations
", explique Arnaud Giraudon, président du
comparateur AcommeAssure.com. Aussi, pour de nombreux retraités, il est
plus intéressant de prendre une mutuelle complémentaire individuelle
avec un tarif mieux adapté. Par ailleurs, si le niveau des garanties
proposées dans les entreprises correspond aux besoins des salariés en
activité (couverture maternité, notamment...), il n'est pas toujours
adéquat pour des seniors plus âgés selon leurs besoins spécifiques.
SÉLECTIONNER SON NIVEAU DE GARANTIES ET DE REMBOURSEMENT
Pour choisir votre mutuelle, il faut faire le
point sur vos besoins qui sont fonction de votre âge, de votre état de
santé et de celui de votre conjoint. Les points clés que vous devez
examiner sont les remboursements lors d'une hospitalisation, d'une
consultation chez le médecin (généraliste et spécialiste), les garanties
pour l'optique et le dentaire mal remboursés par la Sécurité sociale.
Par exemple, si vous portez des verres progressifs ou consultez
régulièrement un spécialiste, tenez-en compte pour choisir votre niveau
de remboursement.
Pour proposer des tarifs plus attractifs,
certains assureurs proposent des contrats à la carte permettant de ne
sélectionner que les garanties nécessaires. Autrement dit, si on ne
porte pas de lunettes, il est inutile de payer une garantie optique
onéreuse. Dans le cas contraire, une couverture est recommandée, sachant
que la mutuelle ne prend presque jamais en charge la totalité des
dépenses engagées. "
Il y a un calcul à faire, mais il vaut mieux garder un reste à charge que de régler des cotisations annuelles trop élevées
", rappelle Arnaud Giraudon.
FAIRE JOUER LA CONCURRENCE
Pour trouver le bon contrat, vous pouvez faire
appel aux comparateurs en ligne, à l'exemple de Santiane.fr qui propose
de comparer les offres d'une quinzaine d'assureurs ou encore le
courtier AcommeAssure.com qui a sélectionné six mutuelles. Une fois
votre profil rempli, ces derniers vous indiquent les tarifs des
assureurs pour votre demande. Leur partenariat avec des petites
mutuelles permet aussi de proposer des contrats plus attractifs. Selon
les comparateurs, " un assuré peut ainsi réduire jusqu'à 30% sa facture annuelle
". En outre, en assurance, sachez que la fidélité ne paye pas toujours.
Faire le point sur ses besoins ou changer de contrat au bout de
quelques années permet de faire des économies.
PRIX SELON NIVEAU DES GARANTIES
Assureurs et mutuelles proposent au moins
trois formules avec des niveaux de garanties variés (bas, intermédiaire
et haut de gamme). D'autres proposent aussi une couverture de base
(hospitalisation, consultation) à laquelle s'ajoutent des renforts de
garanties supplémentaires facultatives (dentaire, optique...). Le tarif
annuel de la mutuelle dépend alors du nombre de garanties et de leur
niveau de remboursement.
Pour mieux comprendre, nous avons simulé le
tarif mensuel (voir tableau) pour trois profils distincts : celui d'un
couple de seniors résidant en région parisienne qui souhaite une
couverture complète, celui d'un couple vivant sur la Côte d'Azur et dont
les fins de mois sont difficiles et, enfin, celui d'un retraité nantais
ayant des besoins spécifiques (prothèses auditives). Selon les niveaux
de garanties, les tarifs peuvent varier du simple au triple.
NE FAITES PAS L'IMPASSE SUR LES GARANTIES DE BASE
"
Concernant l'hospitalisation, un remboursement à 100% est
un peu juste. Il ne faut pas hésiter à choisir une garantie supérieure
car les dépassements d'honoraires sont courants pour les actes
chirurgicaux
", rappelle Arnaud Giraudon. Une mutuelle
complémentaire peut aussi couvrir le forfait journalier (18 euros par
jour) et les frais de chambre individuelle qui ne sont jamais pris en
charge par la Sécurité sociale et dont le coût atteint entre 50 et 80
euros par jour.
Pour les consultations de médecin, la Sécurité
sociale rembourse 70% du tarif conventionnel. Les 30% restants ainsi
que les dépassements d'honoraires (fréquents dans les grandes villes
pour les spécialistes notamment) restent à votre charge. Ainsi, si vous
consultez régulièrement un dermatologue ou un cardiologue, par exemple,
vous avez intérêt à choisir une mutuelle qui rembourse entre 150 et 300%
du tarif conventionnel. Dans le cas contraire, vous pouvez vous
contenter d'un remboursement à 100%.
DENTAIRE, OPTIQUE, VOYEZ GRAND!
Pour une paire de verres progressifs qui coûte
entre 200 et 500 euros, la Sécurité sociale rembourse jusqu'à 25 euros
par verre. Le reste est à votre charge. Le remboursement optique
(monture, verres, lentilles) doit donc être regardé de près. Exprimé en
euros, il doit être au minimum de 200 euros dans une formule
intermédiaire pour être correct (le double pour une haut de gamme). "
En effet, depuis la loi Hamon entrée en vigueur en 2014,
les mutuelles ont l'obligation de donner des exemples de reste à charge
en euros et pas seulement en pourcentage de la base du remboursement de
la Sécurité Sociale (BRSS)
", ajoute Arnaud Giraudon.
Concernant l'option dentaire, les soins
classiques (détartrage, carie) sont remboursés à hauteur de 70% par la
Sécurité sociale et génèrent rarement des dépassements d'honoraires
(voir p.38). En revanche, les prothèses dépassent toujours la base de
remboursement de la Sécurité sociale (comptez, en moyenne, 550 euros
pour une prothèse céramo-métallique ou 1 500 euros pour un bridge).
Ainsi, ceux qui ont les dents fragiles doivent étudier en détail le
plafond de remboursement, exprimé en pourcentage chez la plupart des
assureurs. Un remboursement à hauteur de 200% du tarif conventionnel
donne droit à une somme de 215 euros pour une couronne valant 700 euros
(soit un reste à charge de 485 euros).
Enfin, pour ceux qui ont besoin d'un appareil
auditif dont le prix est élevé (entre 900 et 1 400 euros), là encore la
Sécurité sociale en rembourse une partie (à hauteur de 120 euros). Le
remboursement des mutuelles s'exprime dans ce cas en pourcentage, auquel
s'ajoute souvent un forfait en euros.
Les options qui jouent sur ce que vous payez
À côté des garanties, certains
services proposés par les mutuelles peuvent peser dans la balance pour
faire votre choix. Le tiers payant permet de ne pas avoir à avancer les
frais, mais sachez qu'il augmente le coût de votre mutuelle.
Par ailleurs, plusieurs assureurs
travaillent avec des réseaux de soins partenaires permettant de
bénéficier de réductions sur vos dépenses optiques, dentaires ou
auditives en vous évitant d'avoir à avancer les frais. Sachez aussi que
presque toutes les mutuelles proposent des réductions de prix en cas de
souscription conjointe du couple.
Attention, enfin, la plupart des
assureurs imposent un délai de carence de plusieurs mois (souvent entre
trois et six mois) avant de prendre en charge les soins dentaires,
optiques ou encore l'hospitalisation.