BOURG SAINT MAURICE
Quand les canards mènent la danse !
En ce début du mois de janvier, alors que les températures calment l’ardeur de la sève et permet à la nature de rassembler son énergie, il n’est, tout de même, nullement interdit d’aller dans la zone des Marais, il est même fortement recommandé d’y aller, comme le font certains contemplateurs, lézarder dans quelques endroits bien à l’abri pour profiter des bienfaits du soleil.
Une fois bien installé vous pourrez observer tous ces palmipèdes qui, sur ce plan d’eau, s’éclatent littéralement ou se hasardent à des glissades, dans le plus pur style d’un surfeur. Si vos yeux sont quelque peu patients vous assisterez à des courses poursuites « en canard » sous les eaux de la retenue de Montrigon.
Pendant ce temps le Lys Martagon, la Jacinthe sauvage, les myrtilles ou l’airelle dorment profondément. Les mélèzes, le tremble l’argousier et l’épicéa surveillent de leurs branches les premiers bourgeons. Le pinson des arbres, le pouillot véloce, la mésange noire mais aussi la fauvette font leurs vocalises en attendant des jours meilleurs car les gosiers semblent quelque peu enroués. Le pic lui, qu’il soit vert, épeiche ou noir, aiguise son bec et rêve au nid qu’il creusera dans ces peupliers hospitaliers qui pour l’heure craquent de douleurs.
Décidément les Marais offrent un spectacle en permanence renouvelé, la nature filtre le temps et fait battre son cœur au rythme de cette étrange roselière, toujours mystérieuse qui cache avec pudeur le bonheur des amours.
Ce plan d’eau est le lieu d’épanouissement naturel de la faune et de la flore. C’est aussi un véritable « aéroport international » de ces oiseaux migrateurs en tous genres qui s’accordent une halte bien méritée avant de franchir le col du Petit Saint Bernard pour se rendre dans le Sud de l’Italie, en Égypte ou en Afrique du Nord.
Dans les marais sinon dans la roselière c'est la danse du canard
jumelles aux poings les contemplateurs notent : « le marais de Bourg St Maurice constitue un espace naturel étonnant au cœur de la Tarentaise. Il accueille dans ses eaux le crapaud calamite protégé mais aussi est un couloir vital pour les oiseaux migrateurs On a recensé 120 espèces d’oiseaux alors que les canards sont au nombre de prés de 200 ! »
La zone des marais : corridor écologique
Sous les eaux glaciales et limpides les truites fario surveillent le paradis de l’éclosion de ces fragiles alevins dans ces frayères jalousement surveillées par l’association ‘Lacs et Torrents ».
L’intérêt écologique de ce site des Marais est indéniable car il lui vient de sa situation (convergence des versants montagneux, adret et ubac, voie migratoire de l’Isère) grâce aussi à ses habitats : roselière, vasières, bois humides, pinède et torrents.
Vous aurez aussi la possibilité, si la pellicule vous titille, de régler votre loupe ou votre zoom pour photographier « des scènes de la vie courante » de ces fameux canards qui déjà pensent, avec leurs canes, à une certaine nidification… Pour l’instant ils mènent la danse et font un vacarme incessant pour s’attirer les convoitises de ces « dames » qui acceptent, bien volontiers, une rencontre dans la roselière…à tire d’ailes !
Pierre Villeneuve