mercredi 18 janvier 2017

QUAND ADRIEN MEREL A ACCEPTE DE NOUS OUVRIR LE LIVRE DE SA VIE ! ASSUREMENT UN HOMME D' HONNEUR !


Cette photo de famille nous a été prêtée par Dominique la fille ainée d'Adrien et Diana..Merci Dominique
ADRIEN MEREL NOUS INVITE A SUIVRE SA TRACE…
            VÉRITABLE PARCOURS DU COMBATTANT !
    UN CHEMIN DE VIE A VOUS COUPER LE SOUFFLE !

En ce lundi 16 janvier 2017, les soleils allaient une fois de plus, une fois encore contourner ces sommets si chers au cœur d’Adrien MEREL. La courbe et le zénith des rayons allaient se poser dans le silence de l’après midi sur les plis et rides de Mâcot, son village natal. Oui c’est sous la protection de Saint-Nicolas, au plus prés de l’église macôtaise, au bord de cette route spirituelle appelée « les chemins du Baroque » qu’en 1925, Adrien deviendra le 9° enfant, d’une bien belle famille de 12 enfants.
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Adrien nous accueillait avec cette émouvante modestie silencieuse. Son corps épousait les formes du temps, les yeux n’en pouvaient plus de voir, tant il avait subi tant d’évènements, par contre sa mémoire était rangée dans cette bibliothèque vivante qu’il conserve précisément dans sa tête avec cette clé dont lui seul en connait la serrure. Le livre de sa vie pouvait s’ouvrir, Diana son épouse nous autorisait à laisser savourer ces parfums d’une pâtisserie exquise, comme pour donner du baume à Adrien, nous invitant à la table familiale…Quel honneur !
                                  C’était au temps des folles années
« Nos parents tenaient à ce que nous obtenions le Certificat d’Etudes Primaires… Aussi j’ai été à l’école de Macôt avec Mme Porcheron à la petite école et avec Mr Fechoz à la grande école. Nous étions 12  enfants, 3 vaches, quelques poules et lapins et un jardin à la dimension de cette famille nombreuse. Dés l’âge de 14 ans je suis devenu berger et très tôt manœuvre dans les mines de charbon d’Aime et de Macôt à – la grangette –
 Là je poussais les wagonnets en bois  sur les rails. Il fallait les pousser à 4 pattes dans la boue car les galeries étaient basses. Ensuite j’ai été berger parmi une vingtaine  à Forclaz vers Champagny. Là il y avait 80 vaches de plusieurs propriétaires à garder… à la montagne de la Plagne il y avait 200 têtes.
Les journées se déroulaient dés 3 h du matin pour finir le soir tard. Il fallait traire 25 vaches chacun 2 fois par jour, aider le fromager,  soigner mais aussi s’occuper des pachons tous les 3 jours !
Le soir le temps du repos et un peu de répit Adrien pouvait se nourrir avec du lait, de la polenta, de la soupe, du lard et du sérac. «  Pour se laver on descendait à La Plagne..Là il y avait un captage d’une canalisation d’eau c’était..Au Dou du Pra !
Ensuite je suis devenu bûcheron, j’étais payé à la stère et tout à la hache ! J’avais ma Piaule et ma Piauletta…mes haches quoi !  Il fallait abattre les arbres, les écorcer, les ébrancher et enfin les rendre au port du camion, tout en les flottant, les tirant, les trainer…. C’était plus facile quand il pleuvait les troncs d’arbres glissaient ! »
                             Défendre la terre de France
Adrien deviendra mineur dans les mines de La Plagne : La Société PENAROYA « j’avais 18 ans en 1943 et l’ingénieur se dénommait Gouloubinov. Je perforais les galeries au marteau piqueur, au burin. Je faisais sauter la roche. Nous étions pour beaucoup des réfractaires au STO en Allemagne. L’Ingénieur détestait les allemands. Nous cachions des armes, des munitions des maquisards, nous avions des faux papiers d’identité. A l’heure du parachutage de La Plagne nous étions présents afin de récupérer les matériels. Puis je suis parti à Pussy, je voulais me battre pour ma terre de SAVOIE ET DE FRANCE., avec le groupe franc de Moutiers. J’ai rejoins la section Féchoz et rencontré le colonel Vergezac, le grand chef des FFI, de la Résistance en Tarentaise. Il me confiera une mission de porteur de messages. Plus tard j’allais participer à la libération de Séez en 1944. »
                          Adrien s’engage au 7°B.C.A.
« Je me suis engagé dans les troupes alpines pour la campagne 1944-45, au 7°BCA à la section Tordo. Je voulais également devenir moniteur de ski et guide de montagne. Je suis entré à l’EHM d Chamonix et en février 1946, j’ai été admis au grade d’aspirant guide et moniteur de ski auxiliaire. J’ai également été affecté en Autriche pendant une année ».
                        Adrien rentre dans les EAUX & FORETS

« En quittant mes obligations militaires je voulais devenir garde forestier et ai réussi le concours. Nommé à Pralognan La Vanoise, j’ai terminé ma carrière comme garde forestier à Bourg Saint Maurice. »
                                   Autre chose Adrien ?
Bien sur …et ses yeux se tournent vers Diana, son épouse depuis le 16 aout 1952. Une femme de toutes les qualités qui a su tenir son nid face à  la carrière exceptionnelle d’Adrien. Ils ont eu quatre enfants avec deux filles Dominique et Christiane et deux garçons avec James et Bertrand. «  J’ai toujours fait face, j’ai toujours filé droit dans le pentu, j’ai toujours su m’adapter et improviser. La chance m’a accompagnée ». Adrien pense à ses camarades tombés sous les balles à côté de lui tout en jetant un œil sur la médaille d’Honneur – secouriste en montagne- et celle de la section des Guides de Pralognan La Vanoise.
Demain sera un autre jour puisque Adrien et Diana parlent déjà de célébrer ces noces de Chêne, puisque ensemble, 65 ans, depuis 1952…
Mais l’histoire ne dit pas si tous les deux,  reviendront en Toscane à Santa Fiora, pays de l’enfance de Diana !


Pierre VILLENEUVE


Nota : vous aurez l’occasion de découvrir, dans quelques temps, sur mon blog, l’engagement d’Adrien durant la drôle de guerre de 1939-45 .
Mais ça c’est une autre histoire !
Merci à vous Adrien, merci à vous Diana, merci à Claude Germain vice - Président des anciens combattants et à Gaby, opérateur au magnéto, qui m’accompagnaient.



Adrien, entouré de Claude Germain et Gaby


les photos en noir et blanc datent de l'époque ou Adrien effectuait son engagement militaire au 7°BCA en AUTRICHE -